L'orphelinat
Réalisateur : Juan Antonio Bayona (1er film)
Date de sortie : 05 mars 2008
Durée : 1h46
Il est de coutume, aujourd’hui, pour vendre un film de mettre en premier plan son producteur. On oublie souvent, que même si ces personnes ont réalisé des très bon films, il n’en demeure que la production n’est qu’une question d’argent. Guillermo del Torro, lui, va plus loin dans le concept et décide de prendre sous une complète tutelle, le jeune Juan Antonio Bayona, afin de produire son premier film et surtout le guider vers le succès…Cette collaboration donne naissance à un petit bijou ibérique fantastique (comme l’avait été : Le labyrinthe de pan) nous glaçant le dos et tout le reste du corps d’ailleurs …
L’orphelinat est un film d’angoisse/fantastique réunissant toutes les règles du genre : vieille battisse grinçante abritant un affreux secret, fantômes invisibles, des scènes d’angoisses et des sursauts magistraux…on pourrait penser avoir à faire à du déjà vu mais il n’en est rien. Bayona renouvelle la façon de filmer en brodant subtilement sur les codes des vieux films Hitchcockien, et nous scotch de bout en bout en jonglant avec des moments de pure angoisse et des scènes bouleversantes d’émotion. La manière d’intégrer des écrans noir tout au long de la projection contribue pleinement à cet état de stress paralysant, de même que le générique de début plutôt réussit .
Un exercice d’autant plus difficile, que l’actrice principale (Belen Rueda), grande star dans son pays, reste pour l’instant complètement inconnue en France. Elle réussie à nous transmettre ses émotions, ses interrogations, sa rage de retrouver son enfant avec une force surprenante. On embarque très facilement dans une régression vers son passé afin de parvenir à une conclusion poétique que seuls les espagnols peuvent aujourd’hui injecter dans un film d’épouvante.
Seul petit bémol, la musique demeurera sûrement un peu trop conventionnée à l’oreille de certains (comparé au labyrinthe de Pan, il est difficile de faire mieux) mais l’orphelinat confirme la bonne santé du cinéma Ibérique. Amateur du genre (ceux qui ont aimés « les autres » par exemple), il n’est pas possible de passer à coté de ce joyau, seul les cardiaques auront droit à un mot d’excuse. Je prends le pari que jamais vous n’aurez autant tremblé pour un film et que, en même temps, vous en sortirez le sourire au lèvres, c’est ça la magie espagnole…